L'histoire d'un mariage, Andrew Sean Greer

Publié le par Gwenliliso

 

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Imaginez une ville colorée, posée au creux d'une baie ventée. Une ville accueillante, cosmopolite, différente de toutes les autres aux Etats-Unis. Je parle de San Francisco. Je rêve d'y aller. Peut-être que je l'idéalise, mais de tout ce que j'en ai lu ou entendu je n'ai qu'une envie c'est de prendre mon sac et de filer là-bas. J'ai adoré New York, mais je pense que SF doit être très différente, tout en gardant l'esprit d'ouverture et de tolérance qui carctérise Big Ajpple.

 

Les deux sont des villes de prédilection pour les écrivains, on se rappelle évidemment entre autres de Jack Kerouac pour San Francisco, Mary Higgins Clarke ou Tom Wolfe pour New York. Récemment, Musso et Levy - pour ne citer qu'eux - ont situé plusieurs de leurs histoires près du Golden Gate, au risque d'ailleurs de lasser le lecteur en citant un peu trop "les belles rues en pente de la ville, Sausalito, Monterey, le pont perdu dans le brouillard et Union Square"...

 

Voici une photo des Painted Ladies, sur Steiner Street, elles sont l'emblème des belles maisons victoriennes de la ville, menacées de destruction par les promoteurs dans les années 60, elles ont résisté et représentent toujours fièrement le début du XXe et l'essor de la ville.

 

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Mais pourquoi est-ce que je vous parle de tout ça? Eh bien parce que je viens de finir "L'histoire d'un mariage" de Andrew Sean Greer, et que je l'ai beaucoup aimé. C'est un roman qui a un rythme lent, poétique, un air de jazz presque.

 

greer.jpgL'histoire

 

Holland Cook est un jeune homme d'une grande beauté, à la personnalité mystérieuse. Pearlie tombe amoureuse de lui au premier regard. Séparés par la guerre, ils se retrouvent en 1949 à San Francisco et se marient. Pearlie pense vivre un bonheur tranquille. Quatre ans plus tard, la belle histoire vole en éclats lorsqu'elle reçoit la visite de Charles Drumer, un homme d'affaires qui lui propose un étrange marché.

 

Dans ce livre, on parle de la guerre, des réfractaires, de l'homosexualité, de la ségrégation, du Mc Carthysme, ça retrace la vie des années 60 à San Francisco, à l'époque où il y avait encore des places réservées aux noirs dans les restaurants et les bus et un livreur de lait chaque matin devant votre porte.

Et ça parle d'amour : connaît-on vraiment ceux qu'on aime? Pearlie découvre que son mari n'est pas forcément celui qu'elle croyait, mais elle apprend à vivre avec. A l'époque, on ne parlait pas, on vivait côte à côte, et je trouve que ça compliquait bien des choses....

Un joli livre à découvrir... Je pense en parler dans ma prochaine émission.

 

Un extrait

« Il voulut savoir si j’étais prête à l’aider. « C’est ce que je suis en train de vous dire ». les yeux fixés sur le jour qui se levait, je l’écoutai m’expliquer ce qu’il attendait de moi. Les bouteilles déposées sur la marche de la porte d’entrée tintèrent. Un camion démarra et s’éloigna.

Je ne pouvais que rester assise là sur la banquette du téléphone et écouter, en tremblant un peu et songeant que tout être humain devait constituer une illusion d’optique, même ceux que nous aimons. Nous croyons les connaître, simples et coutumiers… mais pas du tout. (…) J’entendais cet homme me parler doucement à l’oreille.

Je pouvais sauver mon fils, à défaut de mon mariage. L’existence pouvait changer, elle pouvait devenir meilleure, ce dont on avait rêvé, elle pouvait être bâtie sur une falaise au-dessus du monde rugissant.

Un choix : ce sera ça, ou rien. Il n’y avait pas d’alternative, à cette époque lointaine, dans mon coin isolé au bord de l’océan. Pas pour une femme comme moi, une femme de couleur. »

 

andrew_sean_greer.jpgL'auteur

 

• Né en 1969 à Washington, Andrew Sean Greer commence très tôt à écrire. À l'université, il suit des cours de "creative writing" sous la direction d'Edmund White et de Robert Coover, puis des études d'art. Il vit à San Francisco. Son premier roman Les Confessions de Max Tivoli est disponible en Points.

Né de deux parents scientifiques, Andrew Sean Greer est l'auteur de deux romans tous deux salués par la critique.

Il a notamment étudié l'écriture aux côtés de Robert Coover et d'Edmund White. Après avoir vécu à New York, à Missoula puis à Seattle, il s'installe à San Francisco, où il commence à publier des nouvelles dans diverses revues, comme Esquire, The Paris Review ou le New Yorker.

Paru en 2001, son premier roman, The Path of Minor Planets, est unanimement salué par la critique. Il sera suivi en 2004 d'un autre ouvrage, Les Confessions de Max Tivoli, inspiré d'une chanson de Bob Dylan, et qui lui a valu les éloges de l'écrivain John Updike.

En 2008, son troisième roman, The Story of a Marriage (L'histoire d'un mariage, traduit chez L'Olivier), connaît le même succès public et critique.

Andrew Sean Greer fait partie des 12 auteurs américains invités à l'édition 2009 du festival des Belles étrangères.

 

  une interview de l'auteur :

une interview d'Andrew Sean Greer

 

 

Un reportage sur Femmes tv :

 

Publié dans Critiques

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